L'assassinat d'un forestier à La Réunion en 1888 demeure un fait exceptionnel dans la rivalité opposant paysans et administration coloniale pour la maîtrise des sols et de la ressource en eau. Il témoigne néanmoins de l'enjeu sur une île d'une surface aussi limitée.

À Madagascar, au cœur du massif montagneux de l'Isalo, deux grottes portent des traces d'occupation humaine qui n'ont jamais été clairement identifiées. C'est ici, supposent des historiens, que s'acheva le périple d'une troupe de plusieurs centaines de naufragés portugais. L'ampleur du désastre, l'épaisseur du mystère, l'étrangeté du cadre, conduisent à la frontière de l'indicible.

Sur l'île Bourbon (La Réunion), noirs révoltés et colons blancs se livrent une lutte sauvage tout au long du dix-huitième siècle. La chasse aux esclaves rebelles se transforme en stratégie d'extermination sous l'impulsion d'un administrateur implacable : Bertrand François Mahé de la Bourdonnais. 

Le Code Noir désigna, jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1848, l'ensemble des règlements donnant un cadre juridique à la propriété, au commerce et à l'exploitation des esclaves. Les Lettres patentes du roi Louis XV de décembre 1723 rendent officielle son application aux îles Mascareignes. 

Trop lourd pour voler, le dodo des Mascareignes fut un gibier facile pour les Européens lancés sur la route des Indes. Dans une Europe en mutation, sa disparition eut, dès le début du dix-neuvième siècle, valeur de symbole. Des milliers de dodos qui peuplaient les îles Mascareignes, il reste quelques os et un moulage de plâtre au Jardin des Plantes.

C’est de nos jours la West Coast, la côte atlantique de l’Afrique du Sud. Ici, l’Afrique finit sans effort dans une eau colérique par une maigre plaine de sable et de buissons entrecoupée de falaises. En 1497, Vasco de Gama aborda cette première terre, au-dessus du Cap de Bonne-Espérance, après cinq mois de navigation. Dans son sillage, les navires d’Europe reprendront des forces à l’abri des baies de cette côte avant de franchir le fameux cap. Pour les San et les Kheokhoen qui peuplent le pays, tout bascule quand les Hollandais décide de s’installer.

1986, au Pérou, sur le rio Madre-de-Dios, un affluent de l'Amazone. Quatre jours de pirogue. En chemin, un bateau coincé dans les arbres, des chercheurs d'or, des Amérindiens distants et méfiants, un crocodile dans un lac...

Difficile de repérer, du large, la baie de Saint-Augustin : elle se fond dans la ligne des falaises. A Madagascar, au pays des pêcheurs vezo, cette baie fut longtemps un repaire de pirates, un refuge de naufragés et le cadre de projets chimériques de colonisation.

Madagascar doit aux lémuriens un de ses premiers noms européens : la Lémurie, le pays des spectres. Au sud-est de la Grande Île, le pays des Antanosy (les hommes de l'eau) est la terre d'élection de deux espèces en particulier, le maki et le sifaka. C'est là qu'au dix-septième siècle les Français choisirent de s'installer.

Œuvre de cinq siècles de colonisation, Ilha de Moçambique fut la plus ancienne et solide des places fortes portugaises sur la tête orientale de l’Afrique. Forte aujourd’hui d’un patrimoine architectural et historique exceptionnel, l’île monument est en quête d’une nouvelle vocation touristique.