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Magnifiques et dépaysantes, les forêts réunionnaises sont à la démesure d’une nature à grand spectacle. Non par leur dimension fortement réduite par l'occupation humaine, mais par leur diversité et leur richesse biologique.

Bien qu’elle n’en produise plus, La Réunion appartient au monde du riz. Ramené d’Inde et de Madagascar, adopté par tous, le riz est un ferment de la créolité réunionnaise. Base alimentaire, il a longtemps constitué une rente pour le grand commerce colonial. Il nourrit une tempête politique dans la première moitié du XXe siècle.

Frappant leur propre monnaie en 1849, les Kerveguen ont été la dynastie la plus puissante de l’histoire réunionnaise. Ils incarnent l’apogée des grands domaines sucriers. Entreprenants, sans état d’âme, ils bousculent jusqu’aux pouvoirs établis.

Du sang noir dans les veines de l’aristocratie créole ! Au début du XIXe siècle, une grande peur envahit la société blanche de Bourbon. Esprit indépendant, féru d’histoire, l’abbé de Saint-Paul aurait tenu une généalogie détaillée des familles depuis l’origine du peuplement. Un registre des ascendances inavouables…

Suivant la filière administrative de la Poste, ils sont partis de La Réunion, il y a dix, vingt, trente ans, pour leur première affectation en France métropolitaine. Avec le ferme espoir de revenir travailler au pays. Mais, faute de recrutements, les portes de la Poste se sont refermées derrière eux. Certains se sont résignés. D’autres ont attendu jusqu’au désespoir. D’autres, enfin, ont tout abandonné pour rentrer et tenter leur chance. Ce fut le choix, en 1994, de Yoland E., après vingt ans passés en métropole.

En 1810, pour mettre un terme au harcèlement des corsaires français, les Britanniques envahissent l’île Bonaparte. Après l’avoir rebaptisée Bourbon, ils exigent des Français soumission et fidélité au roi George III. De grands noms de la colonie occupent des postes de confiance. L’occupation, presque sereine, dure cinq ans, seulement troublée par une révolte d’esclaves durement réprimée.

A La Réunion, les charpentiers de la marine à voile ont aussi œuvré sur terre. Ils ont construit de petites résidences d’altitude entièrement en bois, destinées à la bourgeoisie locale soucieuse d’échapper à la chaleur tropicale de l’été austral. Un siècle plus tard, ces maisons délicates, d’une solidité à toute épreuve, font partie du patrimoine réunionnais.

Gouverneur des îles de France et de Bourbon, Bertrand François Mahé de La Bourdonnais est la grande figure de la colonisation française des Mascareignes. Par son absolutisme, il rappela aux colons qu’ils n’étaient que les instruments d’un projet économique et politique qui les dépassait. Il fut profondément haï par les lointains ancêtres des riches créoles blancs qui, de nos jours, en font leur héros préféré.

Iles insaisissables au cœur de l’océan austral, Saint-Paul et Amsterdam ont fait fantasmer marins et armateurs, à la Réunion comme en France. Mais les tentatives d’occupation de ces deux îles, aux XIXe et XXe siècles, ont toutes tourné à l’échec et parfois au cauchemar.

A La Réunion, dans le cadre grandiose du Bras de Cilaos, un sculpteur autodidacte œuvre en liberté, indifférent aux étiquettes, guidé par sa seule fantaisie. Gilbert Clain était employé de commerce quand, un matin de 1975, il décida de tout abandonner. Cette impulsion l'a conduit à un vécu métaphysique instinctif de l'art. 

L'assassinat d'un forestier à La Réunion en 1888 demeure un fait exceptionnel dans la rivalité opposant paysans et administration coloniale pour la maîtrise des sols et de la ressource en eau. Il témoigne néanmoins de l'enjeu sur une île d'une surface aussi limitée.

Sur l'île Bourbon (La Réunion), noirs révoltés et colons blancs se livrent une lutte sauvage tout au long du dix-huitième siècle. La chasse aux esclaves rebelles se transforme en stratégie d'extermination sous l'impulsion d'un administrateur implacable : Bertrand François Mahé de la Bourdonnais. 

Le Code Noir désigna, jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1848, l'ensemble des règlements donnant un cadre juridique à la propriété, au commerce et à l'exploitation des esclaves. Les Lettres patentes du roi Louis XV de décembre 1723 rendent officielle son application aux îles Mascareignes.